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« […] l’hominisation, c’est-à-dire le processus par lequel l’Homme s’est différencié des autres animaux, a été un phénomène long, progressif et plutôt continu, en dehors des accélérations brusques données par des innovations telles que le développement du langage, la fabrication d’outils et l’agriculture. » Langaney, André, Les Hommes : passé, présent, conditionnel, A. Colin, Paris, 1988, p. 196.
J’aurais juste besoin qu’on m’explique quel nouvel organe a poussé chez les humains pour leur permettre de faire de l’agriculture au lieu de la cueillette.
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Dans l’évolution humaine, la maîtrise de l’outil représente une forme d’intelligence supérieure à celle du rituel ou de l’art.
En fait, c’est exactement le contraire. Les plus vieux outils ont été produits, il y a environ un million d’années, par des créatures au plus petit cerveau, tandis que les premiers objets symboliques – i.e. pas seulement l’« art » – ont moins de cent mille ans et sont l’œuvre d’êtres humains comme nous. Ces objets disposent d’un pouvoir qu’aucun outil ne peut égaler. Notre argent, par exemple, n’est pas un outil mais un symbole…
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« […] “ Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit”, et ce depuis trois à quatre millions d’années. » Coppens, Yves, Pré-ambules. Les premiers pas de l’homme, Éditions Odile Jacob, Paris, 1988, p. 242.
J’ai peut-être un complexe de supériorité, avec mon cerveau de 1450 Cm3 – et je ne parle même pas de mon quotient intellectuel – mais j’avoue avoir un peu de mal à reconnaître que Lucy et les autres Australopithèques, avec leur cerveau quatre fois plus petit, pourraient exercer leur droit de vote s’ils étaient encore là.
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Dans les sociétés traditionnelles d’Afrique ou d’Asie, le contrôle des naissances n’était pas envisageable, faute de connaissances et de moyens techniques.
Ah oui? Alors comment se fait-il que les peuples nomades – Inuit, Pygmées, Aborigènes d’Australie, peuples de l’Amazonie, etc. – n’ont jamais traîné des ribambelles d’enfants dans leurs déplacements, contrairement aux belles grosses familles « traditionnelles » qui ont permis au Québec d’atteindre l’un des sommets historiques connus en termes de natalité?
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Les humains ont connu d’incroyables progrès depuis la préhistoire.
Dans la production de gadgets technologiques, ça ne fait aucun doute, mais ils sont forcés de travailler davantage, il y a plus d’exclus et plus d’exploités, plus de violence et de criminalité, plus de guerres et de suicides. Peut-on croire sérieusement que les esclaves égyptiens prétendraient avoir connu tellement de progrès par rapport à leurs ancêtres libres? Il serait plus juste d’affirmer que « les riches ont connu d’incroyables progrès depuis la préhistoire. »
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Les Chinois ont cédé à leur penchant pour l’irrationalité en inventant une écriture qui requiert l’apprentissage de plus de 6,000 caractères.
Développer une écriture qui pouvait être lue dans toutes les langues de l’empire, et ainsi économiser tous les frais et les problèmes de traduction, c’est tout à fait le type de décision d’affaires que prendrait, de nos jours, le conseil d’administration d’une multinationale.
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Vouer un culte à la vache sacrée comme on le fait en Inde, dans un pays où la malnutrition a souvent été présente, c’est sûrement l’un des sommets d’irrationalité auxquels est parvenue une culture.
Dans un pays qui est densément peuplé et qui ne pratique pas le pillage des ressources des autres pays, qu’y a-t-il d’irrationnel dans le choix de consommer des végétaux cultivés plutôt que de les donner à manger à du bétail d’élevage qui fournirait en retour de 10 à 20 fois moins de protéines? Quant à préserver quand même des bovins qui se nourrissent tout seuls dans les terres en jachère, les bénéfices en engrais et en force de travail le justifient amplement. On ne peut pas en dire autant des 146 millions de chiens et de chats entretenus aux États-Unis.
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Le dénominateur commun des cultures non-occidentales, c’est leur penchant pour les croyances, les superstitions et les rituels.
Ça prend pas mal de culot pour affirmer ça quand on vient d’une société qui voue un véritable culte aux animaux de compagnie, aux vedettes, à l’argent, au corps humain, et même aux plus insignifiants des gadgets; sans parler de ses innombrables cérémonies de remises de diplômes, de trophées, de médailles ou de décorations…
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