Ma mère est venue au monde en 1913 et elle est partie du monde en 2005. Entre les deux, elle a eu une vie très palpitante car la population de notre espèce a plus que triplé. C’est aussi ce que j’ai vécu.
À ma naissance, je suis presque certain que jétais autiste mais je m’en suis sorti assez rapidement et maintenant, on pourrait me décrire comme un bipolaire synchronisé.
Je trouve que les gens sont tellement égoïstes. Ils ne pensent pas à moi.
J’aime beaucoup les femmes. En d’autres mots, je suis féministe. J’avoue que j’aime beaucoup le sexe. Bref, je suis également sexiste.
J’ai souvent pensé que j’aurais pu devenir un trans-sexuel, à condition d’être en même temps lesbien.
En réalité, je crois bien être une des personnes les plus modestes dans l’histoire de l’humanité.
La liberté n’est pas mon bien le plus précieux. C’est simplement ma nature.
J’avoue que j’aime l’argent mais il s’agit d’un amour très pur et non pas d’une vulgaire affaire de quantité.
Depuis l’apparition des cafetières expresso automatiques, je me suis mis à rêver aux beureurs de toasts automatiques.
J’ai toujours été plutôt avant-gardiste. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours vécu en temps réel, bien longtemps avant que ce ne soit inventé.
Au début de la présentation d’un film à la télé, je me surprend de plus en plus à apprécier la mention : « Ce film s’adresse à un public de tous âges. »
À 75 ans, je suis presque certain d’être maintenant post-moderne.
Je ne me considère ni comme un athée, ni comme un agnostique, mais comme un croyant. Les athées sont aussi des croyants. Ils croient avec ferveur en la non existence de quelque chose, même s’ils restent sans doute un peu déboussolés devant l’absence de preuves à l’appui de leur croyance. Quant aux agnostiques, ils croient aussi à l’inexistence de quelque chose, soit l’inexistence de croyances dans leur propre cerveau, ce qui m’apparaît inimaginable à l’intérieur d’un cerveau d’Homo sapiens. Quant à moi, je me définis comme un croyant. Je suis un adepte de la religion païenne.
Je m’excuse d’avance mais je pense bien qu’au moment de mourir, je vais lâcher un gros sacre.
Petit mot adressé à ma blonde : « Chérie, quand je vais être mort, je vais m’ennuyer de toi, et pas à peu près. »